Bâti en belles pierres de tuf extraites des carrières locales, le clocher qui trône au centre du village de Remollon remonte au XVIe siècle. À l’époque, il était attenant à l’église Saint-Pierre, ancienne chapelle des Templiers. Laquelle a été démolie en 1853 car elle était devenue trop petite, seul le clocher a été conservé et consolidé par des contreforts inclinés sur ses quatre côtés. Il abritait deux cloches dans les grandes baies au sommet. Les anciennes cloches ont été enlevées lors des pillages de 1692 (invasion du Dauphiné par le Duc de Savoie).
En 1737, la municipalité décide de faire fabriquer une nouvelle “grande cloche” de 300 kilos et une plus petite de 100 kilos pour les faire installer à leur emplacement d’origine. Ce fut chose faite le 28 septembre 1737. Mais le 16 mai 1886 les cloches furent à nouveau remplacées à l’initiative du curé Antoine Vincent qui trouvait leur sonorité peu agréable. C’est cette fois trois cloches qui furent fabriquées ; une dédiée à saint Pierre, l’autre à saint Sébastien et la troisième à la Sainte Vierge. Ces trois références se retrouvent dans l’église actuelle où les trois tableaux et trois vitraux se rapportent aux mêmes thèmes. Le tableau du martyre de saint Sébastien, classé à l’inventaire des monuments historiques, le tableau de saint Pierre et enfin le tableau de la Vierge. Ce sont les mêmes cloches qui sonnent encore aujourd’hui les heures et les offices. Depuis entièrement automatisés, ces carillons étaient à l’époque actionnés à la force des bras par le sonneur qui était employé par la communauté.
Une horloge déjà évoquée en 1684
De même, l’horloge accrochée tout en haut pour être visible de tous, était entretenue par le gardien de l’horloge qui devait la remonter plusieurs fois par jour et veiller à son bon fonctionnement. La plus ancienne mention de l’horloge de Remollon remonte à 1684. Plusieurs fois réparée, remplacée une première fois en 1792 puis en 1857 et enfin en 1924 avec l’acquisition du mécanisme actuel toujours en place dans la tour du clocher. Bien sûr, en 1985, l’horloge mécanique a cédé la place à l’horloge électrique.
Aujourd’hui, le clocher trône fièrement devant la mairie et dessert à présent l’église Notre-Dame de l’Assomption, construite en 1842 par l’abbé Auguste Martel, qui n’a pas de clocher.
Cette particularité rare en fait un monument remarquable.