Construite entre 1842 et 1843 par le curé Auguste Martel, qui fut Supérieur du sanctuaire de Notre-Dame du Laus, la “nouvelle église” église était destinée à remplacer l’église Saint-Pierre (démolie en 1853 et dont il ne reste aujourd’hui que le clocher !) qui était trop petite pour accueillir une population de plus de 600 âmes à l’époque.
Son véritable vocable est Notre-Dame de l’Assomption, mais la tradition populaire lui a préféré celui de Notre-Dame des Victoires, souhaité par le curé Martel, qui voulait ainsi rappeler les conditions difficiles de son édification.
Une bonne partie de la population avait contribué à son édification par des dons ou la participation à des corvées pour creuser les fondations et rassembler les matériaux de construction.
Architecture
Les plans de l’église ont été dressés par l’architecte départemental Goulain fils,
L’église n’a pas de clocher : le curé utilise pour le culte l’ancien clocher solitaire situé 200m plus bas, au bord de la route départementale. Cette particularité est due à un manque de fonds à l’époque de la construction du bâtiment. La façade nord porte cependant plusieurs blocs de pierre saillants en attente, qui marquent clairement la position prévue par l’architecte pour ancrer le clocher dans la façade (photo ci-contre).
L’église, en forme de croix latine, est orientée sur un axe est-ouest, le portail principal côté est donnant sur la voie publique. D’une surface utile au sol de 400m2 environ, son vaste chœur à l’extrémité semi-circulaire donne sur un transept constitué de deux chapelles de belles dimensions.
Au nord la chapelle de Saint-Joseph, qui accueillait encore au début de 20e siècle une confrérie des Pénitents Blancs(1), et au sud la chapelle de la Sainte Vierge qui accueillait plusieurs congrégations de femmes.
L’église a été entièrement restaurée par la commune en 2010. Cette opération a été menée sous la direction de Sylvestre Garin, architecte du Patrimoine, et avec le soutien de la Fondation du Patrimoine.
Patrimoine
Le mobilier décoratif de l’église est composé de tableaux et de vitraux qui rappellent par leur thème les trois églises que le village a connues: Saint Pierre (pour le prieuré de St Pierre qui était attenant au clocher solitaire), Saint Sébastien (église transformée en habitation au bas du village, en bordure de la place de même nom), et la Vierge pour la nouvelle église.
Le chœur est décoré par trois grands tableaux dont, sur le côté gauche, un tableau du début du 17e siècle représentant le Martyre de Saint Sébastien, classé Monument Historique (ci-contre), L’artiste est inconnu ; la disposition du saint et des archers semblent inspirées d’un tableau de Girolamo Genga, peintre italien du 16e siècle.On remarque la représentation de deux Pénitents Blancs agenouillés, rappel de la confrérie qui existait dans la paroisse.
Au centre du chœur, le tableau de la Vierge a été offert par le Ministère de l’Intérieur. Il est inspiré de La Madona di Foligno, du peintre Raphaël, et dû à Mademoiselle Agathe Guichard en 1845.
À droite du chœur, Le tableau représentant Saint Pierre est inspiré du tableau Le Christ donnant les clés du Paradis à Saint Pierre, de Guido Reni, autre peintre de la Renaissance. Il a été peint par Mademoiselle Bellesta et offert par le Ministère de l’Intérieur en 1853.
(1) La confrérie des Pénitents Blancs existait déjà en 1684 (citation dans une délibération – Archives départementales des hautes-Alpes).
VITRAUX
Les deux vitraux qui décorent les fenêtres du chœur évoquent saint Sébastien à gauche et saint Pierre à droite. Ils ont été posés en 1887 par le curé Antoine Vincent. Le vitrail circulaire de la Vierge décore l’oculus placé au-dessus du portail d’entrée. On ignore les auteurs de ces œuvres.