Après une première digue détruite en décembre dernier, de nouvelles intempéries sont venues détruire celles installées en mars. Les arboriculteurs de la plaine de Remollon anticipent deux saisons compliquées.
 
 

Le 31 mars dernier, l’ASA (association syndicale autorisée) du pays de Serre-Ponçon voyait s’achever la digue qui doit permettre de diriger une partie de l’eau de la Durance vers les vergers de la plaine de Remollon, pour en irriguer ses 150 hectares.

La précédente digue avait disparu en décembre dernier, emportée par la furie de la Durance. Et cette semaine, retour à la case départ. Les gros orages dans les Ecrins en fin de semaine dernière ont fait monter le débit de la rivière, jusqu’à 100m3 par sonde. Le remblai fait de terre et de roches est à nouveau parti avec les flots.

Des risques pour les cultures?

Pour les agriculteurs, qui ont investi 50.000 euros à travers leur ASA, le coup est rude. Et chaque heure de crue détériore encore plus l’ouvrage. “Lorsque le niveau va baisser, on va constater les dégâts, explique Jean-Christian Allard-Latour, fataliste. Avec le débit, la digue continue de s’éroder, comme elle est en graviers et en enrochement. Le barrage aura été tellement emporté que l’eau n’arrivera plus jusqu’aux cultures.”

En conséquence, les cinq arboriculteurs de la plaine de Remollon pourraient avoir du mal à arroser correctement leurs pommiers cet été. Le réseau d’appoint est sous-dimensionné.

La qualité des fruits pourrait s’en ressentir, notamment pour le calibre et le goût, ainsi que sur la quantité de pommes produites. “Le retour à fleur l’année suivante sera aussi impacté, prévient Eric Allard. On aura donc deux années de production touchées, et surtout la suivante.”

Les arboriculteurs réclament une solution pérenne et capable de résister à un débit “jusqu’à 200m3/s”. Même si cette solution serait plus onéreuse, sur le long terme elle serait plus rentable et permettrait de sécuriser la production.

Ugo Marseille